Etudiante...
En 2004, lorsqu'il a fallu trouver un "sujet" de maîtrise, j'ai compris que l'année allait être difficile. Une production plastique élaborée en 7 mois et un mémoire de 90 pages à pondre dessus, sans compter les séminaires et les partiels...je voyais déjà le travail me ronger jusqu'à la moelle.
L'objectif était d'être la plus efficace possible, surtout que j'avais déjà perdu 2 mois à me planter en continu dans des problématiques à 2 balles.
Et puis, je me suis demandé: "Mais qu'est-ce que tu veux dans le fond ?". La réponse, quoique pathétique, fut cependant évidente:
"J'ai envie de rien foutre mais j'aimerai bien avoir ma maîtrise quand même...et avec mention si possible."
La solution était là: pour réussir, il fallait que je dorme. Tous les jours, une sieste obligatoire. Et des nuits de 10 heures minimum. Le reste allait venir tout seul.
A force de dormir, j'ai commencé à rêver. Les images se sont faites de plus en plus visibles, les histoires de plus en plus claires dans mon esprits. Il ne me restait plus qu'à les dessiner. C'est ce que j'ai fais pendant des mois, accumulant des centaines de bouts de papiers griffonnés. Comme une couverture, je les ai cousus ensemble et j'ai fabriqué une sorte d'abri avec des bouts de peluches trouvés à droite et à gauche. L'avantage, c'est que pendant que les autres dormaient pour se reposer, moi je travaillais aussi pendant mon sommeil. C'était très rentable.
Après, il a quand même fallu écrire le mémoire. J'avoue que c'est là que j'ai le plus souffert: faire la sieste à la BU, ça fait pas sérieux. Mais au final, tout a été livré avant les grandes vacances (j'allais pas ruiner mes deux mois à finir le travail en regardant les autres par la fenêtre s'éclater dans les vagues!). J'ai même eu ma mention. C'est là que je me suis dis qu'à la rentrée, j'allais peut-être tenter l'agregation.